Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ARNOlog
ARNOlog
Publicité
Derniers commentaires
7 janvier 2009

"Maudite Tamara !"

arton597

"Mes amis, ne me laissez pas, non.
Ce soir je repars au combat,
maudite Tamara, puisque te v’là"

Après avoir très librement adapté Emma Bovary de Flaubert (Gemma Bovery, disponible à la médiathèque), voici le nouveau roman graphique de Posy Simmonds, très largement (et librement) inspiré du roman de Thomas Hardy qui fit scandale, à sa sortie en 1874, loin de la foule déchaînée.

9782207251355FS

"Librement", "libre", "libertin"... Ici tout tourne autour de la liberté et ses variations. Pourtant, l’univers de Posy Simmonds paraît au premier abord restreint : "Loin de la foule déchaînée. Retraite studieuse pour écrivains. Accès facile par M96. Paysage superbe, belles balades. Huit studios calmes et confortables dans bâtiment de ferme convertis. ".

Dans ce petit village, tout est calme. Les vaches ruminent, les écrivains posent leur plume pour mieux réfléchir, les ados s’ennuient et squattent l’abri bus. Tout est calme.... Jusqu’à ce que Tamara, créature de rêve aux jambes interminables, revienne semer le trouble dans la gente masculine. "Mon cœur, mon cœur ne t’emballe pas, fais comme si tu ne savais pas, que la Tamara est revenue". Si Jacques Brel avait rencontré Tamara avant Mathilde, il ne s’en serait peut-être pas remis.

posysimmonds_01

La petite communauté est ébranlée. Les petites tromperies conjugales prennent une autre dimension avec Tamara. Bien plus tragique. Tous les coups sont permis dans ces relations adultérines sans foi ni loi. Entre Nicholas, l’écrivain à succès, Beth, son épouse qui ferme les yeux pour maintenir un semblant d’harmonie, Glen, l’universitaire, Andy, l’homme à tout faire, et la troublante Tamara, va s’installer un manège destructeur qui fait tourner les têtes avant de les faire perdre...

jpg_b26043_3_d024b

Posy Simmonds croque des portraits criants de vérité. Les faiblesses des hommes, les petites trahisons entre amis et amoureux, la longueur des journées quand on est adolescent. Tout est dans les traits de l’auteur, mais pas seulement : cet ouvrage fait la part belle aux textes. Très loin d’une BD, il s’agit bel et bien d’un roman graphique. Ce terme qui a redonné ses lettres de noblesse est souvent mal utilisé aux bandes dessinées. Il trouve ici sa plus belle expression.

Peinture grinçante des moeurs, Tamara Drewe est à lire au coin du feu (si vous êtes nanti d’une cheminée) ou d’un radiateur...

Et Mathilde dans tout ça, me direz-vous ?

 

Publicité
Commentaires
Publicité