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15 novembre 2007

La salle d'attente

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Quel champ d'intervention pour les nouveaux peintres de bataille? Autrefois "reporters" (peintres ou photographes) ou artistes militants, leurs oeuvres étaient l'expression de l'horreur des conflits. Aujourd'hui, des artistes comme Zeina Abirached s'attachent à faire ressentir les conflits par un bout de la lorgnette : ici la guerre civile libanaise des années 1980 se joue dans l'espace restreint d'un immeuble de Beyrouth-est, le 38, rue Youssef Semaani, et plus particulièrement au sein d'un appartement réduit à sa seule zone sécurisée, son entrée. A proximité de la ligne de démarquation entre deux Beyrouth, l'un Chrétien, l'autre Musulman, la sécurité de cet immeuble est d'une grande fragilité : "Vous savez, je pense qu'on est quand même, peut-être, plus ou moins, en sécurité, ici". Cette phrase prononcée par la grand-mère de l'auteur est à l'origine de cette bande dessinée (ou roman graphique, si vous voulez...). Installés dans cette entrée, les voisins amènent leurs personnalités et vécus, discutent et attendent... patientent dans l'attente du retour des parents de Zeina et d'une sérénité retrouvée. Par conséquent : on chante, on reprend des scènes de Cyrano de Bergerac et on trompe l'inquiétude... Lorsque le sommeil n'est pas perturbé par le cliquetis du lustre annonçant les soubresauts de la guerre, on imite sous les draps le capitaine Haddock dans "Coke en Stock" en se posant la question essentielle : la barbe, en dessus ou en dessous de la couverture?
Zeina Abirached livre ici un très beau récit autobiographique, graphiquement magnifique et très touchant. En explorant la mémoire de la guerre, l'auteur interroge également les relations familiales et les questions de l'exil : Mourir partir revenir Le jeu des hirondelles ! Un titre fort bien choisi.

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