L'auberge égyptienne

                                       

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Quand je franchis la sortie de l'aéroport, je suis frappé par la brise chargée de ces odeurs et de ces parfums particuliers. L'Egypte déroule ses saisons selon un calendrier olfactif et intime mêlé de l'étiage et la crue du Nil. L'Egypte se hume" (Gilles Kepel, chronique d'une guerre d'orient)

Une fois l'impression olfactive passée par accoutumance, je franchis le porche d'un immeuble surmonté de lettres formant le nom "yacoubian", roman égyptien passionnant aux personnages hauts en couleurs. Si l'auteur, Alaa El Aswany, s'attache tel Pérec (La vie mode d'emploi) à présenter chaque habitant d'un même immeuble, il s'attaque surtout à la société égyptienne. Dès les premières pages, ce roman est de ceux qui vous embarquent dans un autre monde, un univers propre à l'auteur, un immeuble où les personnages se croisent, se mêlent et se séparent. Pas de concession. Les intrigues se vivent sous fond de corruption, de montée de l'islamisme, de sexualité débridée...
Un roman utile. Un succès énorme dans les pays arabes. Un film (pas encore vu). Et surtout comme l'écrit Gilles Kepel, "un chef-d'oeuvre du roman arabe contemporain ; le livre qu'il faut lire pour comprendre ce qui se passe dans les profondeurs des sociétés du Moyen-Orient à l'heure d'Al Qaida."

Comments

[seb de chez nous]

Lecture terminée. Regrets de devoir sortir de l'immeuble. Toujours pas rassuré (rapport à notre soirée prise d'otage loin de Paris fin août)... On en discute bientôt ? thé à la grande mosquée ?

bises à vous deux